Chaudière à haut rendement

Principe

L'efficacité énergétique des chaudières actuellement disponibles sur le marché est bien meilleure que celle des modèles anciens. Si votre chaudière est vieille (plus de 15 ans) ou doit être remplacée, il est vivement recommandé de passer à une chaudière à haut rendement : chaudière de catégorie A, chaudière à condensation ou chaudière basse température.

Explications

Qu'est-ce qu'une chaudière de catégorie A ?

L'étiquetage relatif à l'efficacité énergétique, généralement indiqué par une lettre de A à G, est disponible pour les chaudières. Cet étiquetage indique l'efficacité énergétique de la chaudière : une chaudière de catégorie A est plus efficace qu'une chaudière de catégorie B. Aussi, si vous remplacez votre chaudière, assurez-vous de choisir une chaudière de catégorie A. L'étiquetage relatif à l'efficacité énergétique n'est pas obligatoire, mais il est utilisé volontairement par plusieurs pays.

Programmes de labellisation applicables aux chaudières

Le principal label énergétique utilisé en Europe a été introduit par la directive européenne n° 92/42/CEE. Il s'applique aux chaudières à eau chaude alimentées par des combustibles liquides ou gazeux. Assurez-vous que votre nouvelle chaudière développe une efficacité énergétique de 90, voire 95 % selon les termes de cette directive.
Au Royaume-Uni, la présence du logo « Energy Saving Recommended » (programme d'étiquetage géré par l'Energy Saving Trust) indique une chaudière de catégorie A. Au Royaume-Uni, de nombreuses chaudières neuves possèdent une note SEDBUK (SEDBUK = Seasonal Efficiency of a Domestic Boiler in the UK - Efficacité saisonnière d'une chaudière domestique au R.-U.). L'étiquetage SEDBUK ressemble à l'étiquetage européen relatif à l'efficacité énergétique que vous trouvez sur les appareils électroménagers. Cet étiquetage utilise les lettres A à G.

Qu'est-ce qu'une chaudière à condensation ?

Les chaudières à condensation sont identiques aux chaudières sans condensation, sauf qu'elles extraient davantage de chaleur des gaz de combustion chauds car elles possèdent un échangeur thermique plus gros.
Grâce à leur échangeur thermique plus gros, les chaudières à condensation sont plus efficaces que les chaudières sans condensation.
Les modèles courants développent une efficacité d'environ 90 %, c'est pourquoi la plupart des marques de chaudières à gaz à condensation figurent dans les catégories de rendement énergétique les plus élevées (c.-à-d. parmi les chaudières de catégorie A).
Les chaudières à condensation de nouvelle génération sont appelées des chaudières à régulation modulée. Elles sont plus efficaces que les chaudières à régulation non modulée.

Qu'est-ce qu'une chaudière basse température ?

Une chaudière basse température est conçue pour fonctionner avec une température d'eau inférieure à 40 °C (tandis que les chaudières standards fonctionnent avec une température d'eau comprise entre 70 et 80 °C). Les systèmes de chauffage basse température génèrent moins de pertes de chaleur dans le système de distribution, moins de pertes à vide et sont plus efficaces.
Les chaudières basse température ne peuvent être installées qu'après avoir changé le système de distribution d'eau et les diffuseurs de chaleur (radiateurs, etc.), car ils doivent être dimensionnés en conséquence. C'est pourquoi elles ne peuvent être installées que lors d'importants travaux de rénovation de l'hôtel.

Quels sont les autres systèmes de chaudière alternatifs intéressants à envisager ?

Les systèmes à chaleur solaire et les chaudières à biomasse peuvent être des alternatives intéressantes aux chaudières conventionnelles.
L'installation d'un système à chaudières multiples étagées au lieu d'une seule grosse chaudière peut également être une option intéressante. En effet, une grosse chaudière qui fonctionne fréquemment en-dessous de sa charge maximale sera certainement moins efficace, tandis qu'une chaudière étagée offrira à l'hôtel la possibilité de ne faire fonctionner que certaines de ses chaudières en même temps, réduisant ainsi le temps de fonctionnement d'une chaudière donnée en dessous de sa charge maximale.

Des mesures organisationnelles

Organisez l’attribution des chambres de façon à regrouper les zones chauffées, composez des « blocs » en louant les chambres les unes à côté des autres,
Abaissez la température au plus bas des chambres non louées,
Optez pour des thermostats permettant de programmer des températures limites de chauffage et de refroidissement (évitez des réglages trop hauts par les clients),
Prévoyez une baisse de performance du chauffage tôt, vers 22 heures ou même plus tôt, et de cette manière bénéficier de la chaleur accumulée dans la journée,
N'aérez pas, lors du nettoyage, les chambres plus de 15-20 minutes afin de maintenir la chaleur,
En chaufferie, l’entreposage de sel, de produits de lessive ou de couleurs, encore moins de linge à sécher, sont à bannir.

Des actions de maintenance et d'exploitation

Local de chauffage propre, chaudière propre, bonne aération : Une atmosphère « sale » peut causer des ennuis de chauffage, augmente la suie de la chaudière et entraîne ainsi une augmentation de consommation (2 % par mm de suie). Le nettoyage régulier de la chaudière et une arrivée d'air frais sont indispensables.
Maintenance de la chaudière : A la fin de la saison de chauffage, le contrôle par le ramoneur, puis par le technicien responsable du brûleur est indispensable ; de même qu’un contrôle de combustion effectué tous les deux à quatre ans. Les rapports doivent rester sur place et être visibles.
Respecter des cycles d'au moins 6 minutes : Si la cadence est plus courte, les pertes de mise en route sont trop grandes, la chaudière sera plus fortement encrassée et ses émissions de CO₂ seront élevées.
Régulation du chauffage : Une sonde de température extérieure qui permet un préréglage de température combinée à un thermostat : c’est la garantie d’un chauffage efficace. Contrôle régulier des valeurs-cibles et des fonctions. Noter ces valeurs en et hors saison, ainsi qu’en été et en hiver.
Performance de la chaudière trop élevée ? : Si la durée de fonctionnement de la chaudière est inférieure à 2 200 ou 3 000 h par année, sa performance est trop élevée et son fonctionnement peu économique. Diminuer l’injecteur du brûleur.
Contrôler les pompes de circulation : Trop puissantes elles risquent de faire circuler trop d’eau chauffée et requièrent beaucoup d’électricité. La règle de base afin de déceler la quantité d’eau chaude qui circule : la différence de température de départ jusqu’au retour est au moins de 15°C pour les radiateurs à basse température, 12–15°C pour les radiateurs normaux et 8–10°C pour le chauffage au sol.
Isoler les conduites d’eau chaude : Particulièrement à la cave (isolation adaptée au diamètre de la conduite, 3 cm d’isolation assure un apport notable).
Régler les robinets thermostatiques : Tous les radiateurs ainsi que le chauffage au sol doivent être équipés de vannes de thermostat auto-régulatrices, notamment dans les pièces situées au sud. Les thermostats sont généralement réglés sur 20°C, pour les chambres non utilisées sur 16-18°C.
Une température appropriée dans le bâtiment permet de faire des économies d'énergie : une augmentation de la température de 1°C engendre une surconsommation d'environ 7 %.

Remplacement de la chaudière

L'installation de chaudières performantes en cas de réhabilitation de chaufferies ou d'un projet d’extension peut permettre de sérieuses économies d'énergie en même temps qu'une meilleure protection de l'environnement.

Un certain nombre de solutions, couvrant aussi bien la production que la diffusion, entre dans le cadre des certificats d'économies d'énergie :

Les chaudières basse température et condensation
L'isolation du réseau de distribution
Les pompes à chaleur (électrique et gaz)
Les radiateurs à chaleur douce
Les robinets thermostatiques

L'ensemble des opérations standardisées d'économies d'énergies ouvrant droit à l'attribution de CEE peut être consulté sur le site du Ministère de la Trsnaition Ecologique et Solidaire (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/operations-standardisees)

Mise en oeuvre

Comment procéder pour choisir et installer une nouvelle chaudière ?

Compte tenu de la complexité technique de cette solution, nous vous recommandons de demander conseil à un installateur qualifié pour choisir la chaudière la mieux adaptée aux besoins spécifiques de votre hôtel.

Comment procéder pour choisir un installateur ?

Dans de nombreux pays, des programmes de certification ont été mis en place pour attester des qualifications des installateurs. Vous devez contacter les agences pour l'énergie ou les associations professionnelles de votre pays pour obtenir des informations sur les programmes de certification existants.
Dans le cas du Royaume-Uni, les systèmes de chauffage à gaz doivent être installés et entretenus par un chauffagiste enregistré auprès du Council for Registered Gas Installers (CORGI). Les systèmes à combustible liquide ou solide doivent être installés et mis en service par un membre de la Oil-Firing Technical Association (OFTEC) ou de la Heating Equipment Testing and Approval Scheme (HETAS), respectivement.

Quels sont les autres points sur lesquels je dois porter mon attention pour m'assurer que le système de chauffage de mon hôtel est efficace ?

Si vous faites installer une chaudière à condensation, il est important que l'installateur s'assure que le reste du système de chauffage est conçu et mis en œuvre de manière à ne pas restituer de températures trop élevées dans la chaudière. En effet, l'efficacité réelle d'une chaudière à condensation dépend de la température du flux d'eau de retour : si cette eau est trop chaude, la condensation n'est pas suffisante.
Le dispositif de régulation thermique de la chaudière est également essentiel à l'efficacité du système. Une bonne régulation thermique repose sur :
- un programmateur capable de gérer le chauffage et l'eau chaude séparément,
- un thermostat d'ambiance et un thermostat pour l'eau chaude (cf. solution n° XV),
- des vannes motorisées permettant de contrôler indépendamment le chauffage et l'eau chaude,
- des commandes permettant de ne faire fonctionner la chaudière que lorsque c'est nécessaire.
Un entretien régulier des chaudières est également très important pour maintenir un bon rendement. Faites réviser votre chaudière au moins une fois par an.
Si votre hôtel a connu des extensions successives et des transformations afin d'ajouter de nouvelles chambres, les tuyaux de raccordement au réseau de chauffage et d'eau chaude se sont allongés au fil du temps et les pertes de chaleur sont devenues plus importantes. Afin d'éviter cela, il vaut souvent mieux envisager de s'équiper de plusieurs chaudières plus petites pour chaque zone, dimensionnées de manière à répondre aux besoins précis de chaque zone.

Coûts

Coût indicatif

Variable

Délai de retour sur investissement indicatif

< 2-5 ans

À noter que les coûts et les délais de retour sur investissement dépendent grandement du contexte local et de la situation initiale de l'hôtel.

Exemples

Situé au pied des pistes de la station de Pra-Loup (05), l'hôtel Marmotel a fait l'objet d'une réhabilitation au cours de l'année 2012. Les travaux de rénovation de cet établissement construit au début des années 70 et composé d'un restaurant de 100 places et de 96 chambres ont porté sur l'isolation des murs et du toit, les fenêtres, l'éclairage et les systèmes de production de chaleur.
L'hôtel est à présent équipé d'une chaudière bois à plaquettes d'une puissance de 150 kW (chaudière gaz à condensation de 200 kW pour l'appoint et le secours). Cette installation de chauffage est également utilisée comme appoint pour la production d'eau chaude sanitaire, réalisée en partie par une installation solaire thermique de 170 m2. La rénovation complète, d'un montant de 6 millions d'euros a permis au bâtiment, fermé en 2000 par manque d'entretien, d'atteindre le niveau BBC.
L'auberge "Le Chamois", située à Colmars-les-Alpes, est issue de la réhabilitation, achevée en 2013, d'un ancien établissement hôtelier fermé en 2008. L'installation existante comprenait une chaudière fioul. Pour la remplacer, l'énergie bois n'a pas été retenue en raison de la difficulté d'intégrer une chaufferie avec son silo en rez-de-jardin, étant donné la situation de l'immeuble en zone inondable. Le chauffage est finalement assuré par une pompe à chaleur électrique eau/eau et un réseau de radiateurs basse température, des batteries chaudes sont placées en appoint sur les points de soufflages de la ventilation.
Le village de vacances "Le Gentil" à La Plagne Montalbert (73), a fait l'objet d'une rénovation de niveau « Bâtiment Basse Consommation ». Le bâtiment d'origine de 3 053 m2 de SHON, chauffé au fioul abrite 48 chambres et offre une capacité de 185 lits. A l'occasion d'une extension et surélévation du bâtiment existant, les travaux d'efficacité énergétique ont porté sur l'isolation mais également sur l'installation d'une chaudière bois à plaquettes forestières couvrant 90 % des besoins de chauffage et d'eau chaude sanitaire (chaudière fioul existante en relève pour le reste). Le réseau de distribution existant est réutilisé et étendu.
Dans la cadre de sa rénovation, l'Ecolodge des Chartrons (33) a fait le choix d'installer une chaudière au gaz à condensation pour chauffer les pièces. Elle est également utilisée comme système d'appoint pour la production d'eau chaude sanitaire. Quant à l'espace situé sous le puits de lumière : il devrait bientôt être chauffé au moyen d'un poêle à pellets (granules de bois).
L'hôtel de la Clape situé à Narbonne plage, construit en 1970 a obtenu le label BBC rénovation pour sa réhabilitation globale réalisé sur ce bâtiment. Côté équipement, la production de chauffage et froid est assurée par une PAC air/air et une ventilation double flux, avec une efficacité de l'échangeur de 60 %.
L'hôtel Rosamar, situé en Catalogne, a mis en place une modulation nocturne des températures de consigne pour les parties communes : de minuit à 7 h, ces températures sont baissées de 2°C.
Selon les estimations de l'ADEME, une baisse de température de 2°C permet d'économiser environ 12 % des consommations de chauffage.
Plusieurs chalets situés dans les Alpes et gérés par Duret Electricité ont été équipés d'un système d'optimisation : un éco-régulateur, qui permet de limiter le nombre de démarrages des brûleurs des chaudières. Afin d'optimiser sa mise en route (et éviter les cycles de quelques minutes) le régulateur instaure une temporisation entre la demande de chaleur (chauffage ou eau chaude) et la mise en marche du brûleur basée sur les températures de départ et de retour de chaudière, le gradient de température et la surpuissance du générateur. Les chalets équipés ont fait des économies mensuelles moyennes de 25 et 33 % sur le chauffage et l'eau chaude.

Bénéfices

Réduction des coûts

Économies d'énergie

Le surcoût lié à l'achat d'une chaudière de catégorie A par rapport à une chaudière de catégorie B est généralement très faible et les économies d'énergie réalisées sont importantes.
Les chaudières à condensation sont plus chères que les chaudières sans condensation, mais leur rendement énergétique vous permet d'économiser de l'argent dès leur premier jour d'utilisation. Globalement, le surcoût devrait être amorti en l'espace de 3 à 5 ans.
Le passage à une chaudière à haut rendement peut permettre d'économiser jusqu'à 35 % d'énergie en matière de chauffage.

Réduction des émissions de gaz à effet de serre

Pour un hôtel de 1 000 m3 consommant 130 kWh/m3 de gaz chaque année pour le chauffage et la production d'eau chaude, et en appliquant les facteurs d'émission français, une économie d'énergie de 30% représente 8,33 t éq. CO₂ évitées chaque année
Facteur d'émission français pour l'électricité : 84,3 gr CO₂/kWh (Source : ADEME-Base de données Ecoivent)
Facteur d'émission français pour le gaz : 331 gr CO₂/kWh (Source : ADEME-Base de données Ecoivent).